Allô, Papa, t’es où ?

Léon : Allô, Papa, t’es où ?

Papa : Oh, mon Léon ! Comment vas-tu, mon grand garçon ? Tu as passé une bonne journée ?

Léon : Oui, ça va, je viens de rentrer de l’école. On a passé une très bonne journée. On est allés pique-niquer dans un parc et après, on a fait des jeux dans l’herbe. C’était super ! Sauf que ma copine Lola est tombée et elle a saigné du genou. Et toi, t’es où ?

Papa : Ben, je suis au bureau, mon Léon. Je travaille.

Léon : Mais, qu’est-ce que tu fais exactement ?

Papa : Là, par exemple, je suis en train de taper sur mon ordinateur.

Léon : Tu tapes sur ton ordinateur ! Mais Papa, faut pas, tu vas le casser !

Papa : Non, mon chéri, je ne vais pas le casser. C’est une façon de parler pour dire que j’écris quelque chose en appuyant sur les lettres du clavier* de l’ordinateur. Bon, mon Léon, je vais te laisser, car je dois partir en réunion.

Léon : Et c’est loin, ça ?

Papa : Comment ? Que veux-tu dire ?

Léon : Ben, « Enréunion », c’est loin ?

Papa : Hahaha ! Non, ce n’est pas loin, c’est juste au bout du couloir. C’est une salle dans laquelle on s’enferme quand on a besoin de réfléchir.

Léon : Ah bon… t’as fait une bêtise ?

Papa : Non, pourquoi ?

Léon : Nous, à l’école, quand on va réfléchir au bout du couloir, c’est qu’on a fait une bêtise et qu’on est puni.

Papa : Oh, non, au bureau, ce n’est pas du tout ça. Bon, je t’expliquerai plus tard, car il y a des gens qui m’attendent. À plus tard, mon Léon !

Léon : À tout à l’heure, Papa.

Une heure plus tard…

Léon : Allô, Papa, t’es où ?

Papa : Toujours au bureau, mon bonhomme. Mais, je ne vais pas tarder à rentrer à la maison. Encore quelques papiers à signer et j’arrive pour jouer avec toi.

Léon : Ah bon, tu signes des papiers ? Et tu les signes comme Zorro, avec une épée ?

Papa : Heu, pas tout à fait. Je fais comme Zorro, mais avec un stylo, sinon mes papiers seraient tout déchirés, tu comprends ?

Léon : Oui, t’as raison, c’est mieux avec un stylo. Bon, Papa Zorro, quand t’as fini de signer tes papiers, tu sautes sur ton cheval et tu rentres au galop, d’accord ?

Papa : C’est promis. À tout de suite, mon Léon.

Quinze minutes plus tard…

Léon : Allô, Papa, t’es où ?

Papa : Coucou, mon Léon. Là, je suis dans la voiture, pas très loin de la maison, mais je suis coincé dans un bouchon*.

Léon : Et tu n’as pas de tire-bouchon* ?

Papa : Ah non, je n’en ai pas sur moi. Et puis dans le cas présent, il faudrait un tire-bouchon géant pour enlever le camion qui bloque la rue.

Léon : Tu sais, tu devrais installer des minifusées sous la voiture. Comme ça, quand il y a des bouchons, hop ! tu décolles et tu peux rentrer à la maison. Sinon, on peut aussi appeler un super-héros. Tu veux que je m’en occupe ?

Papa : Oui, pourquoi pas ?

Léon : Attends, je prends mon super-téléphone. Je fais le numéro secret des super-héros. Tut, tut, tut, tut, tut, tut. Ah, ça sonne… Allô, bonjour les super-héros, est-ce que quelqu’un peut aller aider mon papa qui est coincé dans un bouchon ? C’est possible ? Génial, merci beaucoup. Papa, t’as entendu ? Il y a un super-héros qui va arriver pour te délivrer.

Papa : Wouah, tu as des super-copains, toi ! Quelle rapidité, ton super-héros est déjà là ! Attends, je vais lui dire bonjour. Bonjour, monsieur le super-héros, c’est vous qui venez de la part de Léon ? Très bien, alors à vous de jouer. Youhou, Léon, c’est incroyable, je suis en train de voler. Le super-héros a soulevé la voiture et je suis en train de conduire dans les airs. Je survole la ville. Que c’est beau ! Oh, je vois déjà la maison. Ça y est, il me dépose devant la porte du jardin. Merci, monsieur le super-héros, voulez-vous venir vous reposer un instant chez nous ? Mon fils Léon serait ravi de faire votre connaissance. Oh, quel dommage ! Repassez quand vous voulez. Au revoir !

Léon ouvre la porte, le téléphone à la main et demande : Il est où ? Il est où ?

Papa : Désolé, mon Léon, il a dû partir, car il avait une urgence. Mais je lui ai dit qu’il pouvait revenir quand il voulait. En tout cas, merci beaucoup, mon Léon. Sans toi, je serais encore coincé dans ce fichu embouteillage. Quelle chance j’ai d’avoir un super-fiston comme toi !